26 novembre 2016

Joseph Napoléon Sébastien SARDA GARRIGA

SARDA GARRIGA

Sa vie profane
Né le 13 décembre 1808 à PEZILLAS-LA-RIVIERE
Décédé le 8 septembre 1877 dans l’EURE

• Receveur général des finances

Joseph Napoléon Sébastien SARDA-GARRIGA est le second des sept enfants du berger Gaudérie Sarda et Marie Garriga son épouse.
Le propriétaire de Mas Blane, jean Antoine Arnaud, riche célibataire, se prend d’affection pour l’enfant et à sa mort en 1816, il en fait son légataire universel.
SARDA-GARRIGA a pour parrain, Joseph Bonaparte, frère de l’Empereur, Roi d’Espagne, qui avait était accueilli par sa modeste famille.
Par amour pour sa mère il se fait appeler SARDA-GARRIGA et se lie d’amitié, vers 1821, avec Étienne Arago son condisciple au collège royal de Perpignan.
Après de brillantes études, il fait carrière dans l’administration des finances de Louis-Philippe, ce qui ne l’empêche pas d’afficher ses opinions républicaines.
Il épouse en 1841, Ève Louise Poncelet de Mauvoir. Il est nommé en 1848, receveur général des Finances. Franc maçon ami de Victor Schoelcher, celui-ci membre du gouvernement provisoire le choisit pour le poste de commissaire général de la République à l’île de La REUNION. Sa mission : abolir l’esclavage à l’île de la Réunion en évitant les troubles.
Le 27 mai 1848, l’Oise appareille de Toulon direction La Réunion avec à son bord SARDA-GARRIGA accompagné du jeune Adolphe Clément, le fis de Marie Adélaïde Clément, une veuve de haut fonctionnaire avec laquelle il s’est mis en ménage en 1846, et Dufay, maître d’hôtel à son service.
L’Oise est un vieux bâtiment à voiles de 800 tonneaux, voilier lent et inconfortable, une flûte servant de corvette à charge commandée par le capitaine de vaisseau Febvrier Despointes qui rejoint son poste de chef de la station navale de l’Océan Indien.
Le 14 octobre 1848, SARDA-GARRIGA débarque de l’Oise et arrive comme Commissaire général de la République à la Réunion.
L’assemblée des délégués continuait à siéger. Les bruits les plus sinistres circulaient. Il ne s’agissait de rien moins, parmi les plus exaltés, que de s’opposer de vive force au débarquement du commissaire général. Le 14 il débarqua accueilli par un silence glacial que justifiait l’incertitude où l’on était de la conduite qu’il allait tenir, de la direction qu’il allait imprimer à son administration.
Les deux jours suivants furent employés, par les planteurs, en tentatives faites pour l’engager à sanctionner les réunions de l’assemblée des délégués, comme devant tenir lieu de conseil colonial. Le commissaire général répondit en montrant le décret de suppression des conseils coloniaux, dont il était porteur ; il déclara illégale une réunion se substituant de son chef à une autre supprimée par la loi. Le bureau de l’assemblée revint deux fois à la charge, et, pour toute réponse, n’obtint que deux refus motivés avec fermeté calme qui fit comprendre l’inutilité d’insister d’avantage. Grâce à l’intervention sage et éclairée du président, l’honorable M. Vinson, une dissolution prononcée d’office ne fut pas nécessaire. L’assemblée se sépara.
18 octobre 1848, SARDA-GARRIGA publie un décret annonçant l’abolition de l’esclavage pour le 20 décembre 1848. Le 24 octobre 1848, par décret le travail est rendu obligatoire.
Le 13 novembre 1848, SARDA-GARRIGA entame sa première campagne d’explication dans l’île. Le commissaire général résolut de parcourir successivement toutes les parties de la colonie, afin d’expliquer lui-même à la population noire la nature de l’arrêté du 24 octobre, et de combattre l’interprétation erronée que l’ignorance ou la malveillance pourraient tenter de lui donner.
En conséquence, il partit de Saint-Denis le 13 novembre 1848, et commença sa tournée dans l’arrondissement Sous-le-Vent.
Le 7 décembre 1848, SARDA-GARRIGA est de retour à Saint-Denis, la capitale est alors le théâtre de manifestations de lycéens, le proviseur du lycée de Saint-Denis Théodore Drouet est républicain, ce qui ne plaît guère à ses élèves, issus de classe aisée, donc conservatrice, ni à leurs parents.
Le 19 décembre 1848, ne parvenant pas à calmer les jeunes lycéens, SARDA-GARRIGA est obligé de fermer le lycée du 19 décembre 1848 au 1 er février 1849.
Le 20 décembre 1848, SARDA-GARRIGA proclame l’abolition de l’esclavage à l’île de la Réunion.
L’institution du travail obligatoire par le gouverneur SARDA-GARRIGA avait permis d’abolir l’esclavage dans le calme. Mais elle est vite bafouée. Les propriétaires se plaignent, les affranchis désertent les champs. La faute est dans les deux camps : chez les patrons qui continuent à se faire appeler  » mon Maître « , la rudesse des manières ; chez l’affranchi, on rejette une forme de travail assimilée à l’esclavage.
Le 17 février 1849, le gouverneur de La Réunion, SARDA-GARRIGA épouse à la cathédrale de Saint-Denis en seconde noce, Adèle Juteau venue le rejoindre, et fait paraître ce même jour sa Proclamation aux travailleurs.
SARDA-GARRIGA révoqué le 10 novembre 1849, n’est informé de cette mesure par courrier que le 22 janvier 1850. SARDA-GARRIGA quitte l’île Bourbon le 21 avril 1850 pour entrer à Paris.

En décembre 1851, il est nommé commissaire général de la Guyane. Il rentre en France en 1853, ne voulant pas être le gardien des opposants de Napoléon III, sa carrière est brisée.

Il se retire dans l’Eure et meurt pauvre le 8 septembre 1877.

Sa vie maçonnique
• Initié Franc-Maçon, avant 1848, à la Loge « Les Amis de la Vérité », Paris
• Frère de la loge « La Clémente Amitié », PARIS

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