Sa vie profane
Né le 16 mai 1855 à LYON
Décédé le 23 avril 1931 au VESINET

• Médecin, Gouverneur de MADAGASCAR

Il est né d’une famille bien ancrée dans la bourgeoisie catholique.

S’il fit des études au séminaire de Semur-en-Brionnais, il opta ensuite pour la filière médicale où il gravit les échelons: interne des hôpitaux en 1875, il fut reçu docteur en 1879. Chef de clinique chirurgicale à la faculté de médecine de Lyon en 1881, il fut nommé chirurgien à l’hôpital de l’Antiquaille avant de décrocher l’agrégation en 1886 et de devenir professeur titulaire de pathologie chirurgicale en 1894.

Mais à cette date, il y avait déjà quelques années que la chose publique l’avait accaparé.
Augagneur le devait à son milieu professionnel.
Notre homme, élu conseiller municipal sur la liste de Gailleton en 1888, venait, deux ans plus tard, d’être élevé au rang d’adjoint.

Une position qui l’encouragea à persévérer, malgré le temps qu’il consacrait à ses travaux, dans le cadre de ses activités professionnelles, qui le posaient en spécialiste d’une maladie, fléau de l’époque: la syphilis.

Sa thèse de doctorat, en 1879, avait pour sujet « La syphilis héréditaire tardive ». Dans ce domaine, il tranchait par ses prises de position, hostiles à la police des mœurs, et à la réglementation de la prostitution.
Il fallut attendre 1900 polir voir enfin Augagneur récompensé de ses efforts et s’installer dans le fauteuil de Gailleton, comme maire de LYON.

On ne peut pas dire que le nouveau maire n’imposa pas son image. A en juger seulement par la qualité des surnoms accolés à sa personne: « Victor le Glorieux », « Victor 1er », , »l’Empereur » ou « César », ses penchants pour l’autoritarisme lui valurent ces « distinctions ».

Il faut toutefois estimer Augagneur à la réalisation de son programme, qui comportait quelques grands projets.
On mit souvent en avant, parmi les dossiers qu’il défendit celui de la suppression des octrois de Lyon, qui frappaient les denrées de première nécessité et dont on dénonçait ici et là, depuis des lustres, l’existence pénalisante pour » la classe des ouvriers » et celle des » propriétaires-rentiers ».

L’affaire, houleuse lors des débats municipaux, remonta jusqu’à la Chambre pour aboutir, en juin 1901, au vote d’une loi sur la suppression des octrois, auxquels on substitua d’alltres taxes, sur les alcools en particulier.
Inutile de préciser qu’Augagneur voyait grand et que parmi ses desseins de maire il envisagea de repousser les frontières de sa ville.

Il n’est certes pas le seul à avoir ambitionné la formation d’un « Grand Lyon » et il reçut d’abord l’approbation unanime de son conseil sur l’annexion, totale ou partielle, des communes de Villeurbanne, de Bron, Saint-Fons, Vénissieux, Saint Rambert-I’lle-Barbe et Caluire Lyon serait ainsi à la tête de huit beaux arrondissements.

Le tableau sur le règne d’Augagneur à la mairie serait incomplet si l’on n’évoquait pas la croisade anticléricale chère au « Bloc des gauches « .
En cette période où la séparation de l’Eglise et de l’Etat chauffait à blanc les esprits, la municipalité lyonnaise n’était pas la dernière, son premier représentant en tête, à alimenter des « manifestations républicaines » où les crise de « A bas la calotte, vive la République! » s’opposaient à ceux de « Vive la Liberté! Vivent les Soeur »
Tout cela fut interrompu par le départ impromptu d’Augagneur de l’hôtel de ville.

On s’interroge encore sur le choix qu’il fit en 1905 d’accepter le poste de gouverneur général de Madagascar et de se priver, du coup, de sa mairie.
Certains y voyaient, ironiquement, des motifs d’ordre personnel (liés à sa vie privée ?).

D’autres penseront qu’il songeait à soigner sa carrière en espérant secrètement revenir un jour à Lyon.

Le jeune Edouard Herriot, son surprenant successeur, ne lui en laissera pas le loisir,

Augagneur revint pourtant sur Lyon, après sa mission dans l’île lointaine qui s’acheva en 1910.
Il retrouva, au premier tour des élections d’avril de cette année-là, son siège de député du Rhône mais son destin national parut l’écarter une nouvelle fois de ses bases lyonnaises.
Il eut, en effet, l’honneur d’être appelé en juin 1911 par Joseph Caillaux au ministère des Travaux publics, des Postes et des Télégraphes puis en 1914, dans un cabinet dirigé par Viviani, à l’Instruction publique et aux Beaux-arts.

La guerre le transforma en ministre de la Marine, mais Augagneur fut mis en difficulté après l’échec des Dardanelles.

Il retourna fin 1915 aux bancs de la Chambre, prenant place dans d’innombrables commissions parlementaires.

La paix revenue, Augagneur connut des fortunes diverses.
Non réélu aux élections de 1919, il s’abstint aux suivantes et se consola avec un poste de gouverneur de l’Afrique équatoriale.
Mais son coeur battait toujours pour Lyon.
S’il reconquit son siège de député du Rhône en 1928, quoique septuagénaire, il repartit à l’assaut de la mairie mais la forteresse tenue par Herriot résista à cet entêtement mêlé de dépit.

C’était son ultime combat puisqu’il mourra le 23 avril 1931 dans une maison de retraite du Vésinet.

Sa vie maçonnique
• Initié à la loge « Les amis de la vérité «, LYON

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