21 novembre 2016

Quelques idées reçues

Ces drôles d’idées reçues !
Au lendemain de sa création, la franc-maçonnerie a engendré une quantité d’idées
reçues qui ont évolué au fi l du temps mais ont toujours cours aujourd’hui. En voici
quelques unes !

Secte
La première, et l’une des plus répandues, est celle du mouvement sectaire. Si certains
ont emprunté et empruntent toujours des éléments maçonniques pour développer une
organisation quelconque, ce n’est pas de la franc-maçonnerie ! Celle-ci n’est pas
sectaire puisqu’il faut montrer « patte blanche » pour y entrer, notamment au travers
d’enquêtes et de la présentation d’un casier judiciaire, alors qu’il suffi t simplement d’en
faire la demande par courrier pour en sortir. Si l’on est accepté dans l’Ordre, on doit
simplement acquitter une cotisation annuelle, comme dans toute association loi 1901.

Religion
La Franc-Maçonnerie n’est pas une « religion de substitution » même si ses rituels
et les légendes fondatrices de l’Ordre sont le plus souvent d’origine biblique. Elle
propose une démarche spirituelle qui s’adresse aussi bien à celui qui croit qu’à
celui qui ne croit pas. La Franc-Maçonnerie n’est pas non plus une anti-religion. En
défendant une stricte séparation des Églises et de l’État (conformément à la Loi de
1905), elle veut avant tout favoriser un vivre ensemble qui place la société à l’abri
des tensions religieuses.

Illuminati
Fondée en mai 1776, un mois avant les États-Unis d’Amérique, la société des
« Illuminés de Bavière » emprunte le même esprit que la franc-maçonnerie,
c’est-à-dire la recherche d’une sorte de perfectionnement de la société sur socle de
liberté, d’égalité et de fraternité. Cette société très fragile et mal gérée sera interdite
en Bavière dès 1785 et disparaîtra totalement avant 1790. Cependant, certains
prétendent que cette société secrète est toujours en activité et dirige le Monde. Elle
serait fondatrice des États-Unis (1776) et serait structurée en un gouvernement mondial
(Nouvel Ordre) qui aurait la mainmise sur la pensée et l’économie des peuples. Elle
utiliserait les francs-maçons de base (ignorants de cette situation, bien entendu !) pour
maintenir ses privilèges.
Internet regorge de vidéos, photos et articles à ce sujet. L’information de base utilisée,
réactualisée suivant les besoins du dénonciateur pour étayer ces dires, est directement
issue d’une source plus que discutable : « Preuves d’une conspiration contre toutes
les religions et les gouvernements de l’Europe » de John Robinson, publié en 1797 !

Réseaux et affaires
La franc-maçonnerie est souvent décriée dans les médias comme un fabuleux système de
réseaux où celui qui y entre est sûr d’atteindre le pouvoir, d’être protégé et de s’assurer une
confortable rente fi nancière. Cette idée fantaisiste est souvent relayée par les médias.
Toutes les Obédiences font preuve de vigilance contre leurs membres défaillants. Ceux qui
mettent en cause l’intérêt de l’Ordre par leur manquement aux règles de l’intégrité sont
l’objet de sanctions disciplinaires qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion.
La diversité des origines, des classes sociales et des situations professionnelles des membres
de l’Obédience reste le meilleur rempart contre la construction de réseaux étrangers aux
idéaux maçonniques.
Signes et secrets

Si les maçons sont souvent appelés les « frères trois points » ou les « frères la grattouille »,
c’est qu’il existe bien des signes de reconnaissance et des secrets.
Pour les signes, la plupart des membres de la franc-maçonnerie n’en font pas usage
en dehors des loges. Reste qu’il existe, en effet, des moyens de se reconnaître dans le
monde extérieur pour interpeller une soeur ou un frère, ou supposé(e) tel(le). En pratique,
il n’en est jamais fait usage. En revanche, l’existence même de ces signes rappelle
que la franc-maçonnerie a dû à travers l’histoire se prémunir contre les manifestations
d’hostilité dont elle a fait l’objet.

En franc-maçonnerie, il n’existe en fait que deux secrets réels !
Le premier concerne l’initiation du maçon. Personne ne pourra arracher le secret qui est
venu se graver de manière indélébile dans le coeur d’un maçon le jour de sa réception
dans l’Ordre.
Le second concerne l’appartenance : nul ne peut dévoiler l’appartenance d’un autre
franc-maçon. Si chacun est libre de se dévoiler, nul ne peut en revanche dévoiler autrui
(ce secret d’appartenance est du reste spécifi que aux pays ayant connu l’occupation
ou des régimes dictatoriaux). En revanche, ceux qui acceptent de remplir des fonctions
exécutives acceptent par défi nition d’être identifi és comme tels. La maçonnerie n’est donc
pas plus secrète que la plupart des structures associatives françaises.